YEUX AUTORISANTS n.m. : Regard posé d'une demoiselle se retrouvant face à un homme duquel elle apprécie la présence. Regard aucunement provocateur donnant, dans un langage on ne peut plus 'non-verbal', l'autorisation très discrète à l'homme de procéder à un rapprochement corporel, avec les conséquences qui en découlent. Très peu de femme savent s'en servir. Et surtout très peu d'hommes savent le percevoir.
J'étais chez moi. Elle aussi d'ailleurs. En fait, NOUS étions chez moi.
Nous étions sur le divan, lequel est malheureusement trop petit pour y être confortable sans contact humain. Aucunement par choix, mais bien par nécessité; salon gros comme une couille l'obligeant. La soirée avait été plutôt relax. Elle avait commencée par la fin d'une partie de hockey avec quelques bières. Quoi de plus classiques. L'heure et quelque de discussion qui avait suivie avait été des plus révélatrices. Non pas sur la tournure de la soirée, mais bien sur les facultés de raisonnement de la demoiselle. Elle est intelligente, allumée ... et elle dispose de ce petit quelque chose de sexy que seules les filles de ce genre ont. Ce minuscule quelque chose qui ne se voit pas, mais qui ce sent. Cette petite boule d'émotions imaginées qui ne demandent qu'à être concrétisées, mais dans la discrétion. C'est de l'ensemble des gestes, du regard et des paroles qu'émane ce petit quelque chose. Il faut y être attentif.
Je me lève doucement ... pour aller chercher une autre bière. J'avais deux prétextes possibles. Ça, ou aller aux toilettes. La bière, c'est beaucoup plus charmant non ? J'oublie de me lever assez pour ne pas passer très proche de son visage. La conséquence est directe … et elle l’avait appréhendée : deux paires de lèvres se retrouvent ainsi liées, avec une fougue assez inattendue pour un premier contact. 5-10-15 secondes … on s’apprivoise, on se goûte … et OUPS ! Je me lève. Je lui lance un : «ça, c’était pour la route ! ». Réaction : éclat de rire. Je vais chercher une bière. Arrêt discret à la salle de bain. De retour.
Ma sobriété relative, après 2-3 bières seulement, me permet de constater que la demoiselle s’est donnée la permission de prendre la majeure partie de l’espace béant laissé libre par ma récente escapade. Elle s’en permet pas mal ! Je lui en fais part, elle ne bronche pas. Je l’avise qu’une telle action l’expose à des réactions lourdes de conséquences. Elle ne bronche pas. C’est donc à l’horizontale que je me retrouvai aussi. Je m’installe comme chez-moi, en plus que j’y étais bel et bien. Je me glisse derrière elle sur le minuscule divan deux places, la moitié de mon long corps dépassant à l’extrémité.
Ce léger inconfort était sans aucun doute amplement compensé par la sensation de ce corps contre le mien, celui d’une jolie grande brunette, comme je les aime.
Mes lèvres frôlant son cou, ses hanches et ses fesses cherchant la proximité, se cambrant à chacune de mes expirations; je croyais rêver. Mes bras ont tôt fait de l’envelopper. Mon bras droit sous sa tête, la main gauche empoignant sa hanche, mes longs doigts s’évadant sur le bas de son ventre, frôlant doucement … caressant … Nos deux corps, suivant le modèle de nos esprits des dernières minutes, se trouvent fusionnés. Même sensation de confort des deux côtés, même flot de désir croissant des deux côtés. La passion suit sa courbe d’ascension, le niveau de sensibilité monte les escaliers deux par deux … Nous sommes maintenant face à face, à s’embrasser fougueusement, propulsés par chaque baiser antérieur vers un encore plus riche en intensité. Chaque partie du corps en voyant une de l’autre personne tente de s’en approcher. Le regard égaré qui veut tout dire, nos doigts caressant nuque, joues, cheveux … corps …
À suivre …